Selon une enquête
internationale menée par l'Université de Sherbrooke sur les
impacts psychosociaux de la pandémie à COVID-19, les personnes dotées d'un
sentiment de cohérence élevé sont trois fois moins susceptibles de présenter un
trouble d'anxiété généralisée ou une dépression majeure.
Le
sentiment de cohérence, c'est la faculté qui nous permet de comprendre un
événement, y donner un sens et de trouver des solutions pour y faire face.
Cette faculté est donc fondamentale en contexte d'adversité, comme c'est le cas
depuis quelques mois.
Parmi
tous les facteurs examinés dans cette étude, le sentiment de cohérence est de
loin le facteur le plus fortement lié à la santé psychologique en temps de
pandémie, devant l'isolement et les pertes financières.
En ce moment, je dois vous avouer
que ma santé psychologique en prend un coup.
Suis-je dans la huitième épreuve
des 12 travaux d’Astérix ? Dois-je obtenir le laissez-passer A-38 dans la
maison qui rend fou ?
Ni
anxieux ni dépressif
Pour tout vous dire, je suis en
colère. En « tabarnak » comme dirait Plume.
L’éducation est-elle un monde parallèle
à celui de notre société ?
Pendant que les divers acteurs en
éducation organisent d’une manière démentielle la prochaine année scolaire, je
constate le je-m’en-foutisme, probablement inconscient, d’une partie de la
population.
Au secondaire, mon monde, on se
donne corps et âme afin de préparer « adéquatement » la rentrée. Une
logistique hallucinante. Une mobilisation des ressources humaines et financières
titanesques. Une réorganisation épouvantable.
La liste des contraintes est si
longue qu’il est impossible de rendre le tout dans un texte d’opinion. En
surfant, je dirais : locaux, nettoyage, gestion de classe, choix
d’options, promotion par matière, savoirs essentiels, socialisation, pédagogie,
matériel, horaires, casiers, transport scolaire, espaces communs, bulles, etc.
Pourquoi se donner autant de mal à
organiser une année extraordinaire ?
J’ignore pour vous, mais dans mon
patelin, à Québec, je vois du grand n’importe quoi depuis environ une semaine.
Des exemples, je suis certain que
vous pouvez, vous aussi, m’en fournir à la tonne.
De mon côté, on se lave les mains à
l’entrée et à la sortie : au terrain de baseball avec mon plus jeune et au
terrain de soccer avec mes deux plus vieux. Le Purell, ça efface les traces
d’un virus psychologique. En prime, ça soulage la conscience. Ça protège, comme
la méthode du thermomètre dans le bon vieux temps. Pas besoin de se tenir à
deux mètres (ni à un d’ailleurs).
Signe que le temps ensoleillé est
de retour, les vieux sont sortis chez IGA cette semaine. Ils magasinent en
couple en plus. Un spécial deux pour un sur l’insouciance.
Pis la règle du deux mètres ? De
quoi tu parles ?
Bref, on s’en « crisse »
pas mal de la COVID depuis le déconfinement presque total au Québec.
Mais pas en éducation. Non monsieur
!
Nous autres, on fait passer la
santé publique avant la pédagogie et la réussite. Nous autres, contrairement au
reste de la société, on fait les choses en grand.
Vous voulez d’autres exemples ?
Pendant que le gouvernement ouvre
les bars, des universités se préparent à offrir une place sur quatre pour la
formation en salle cet automne.
Pendant que le gouvernement ouvre
les parcs aquatiques, des universités dépensent quelques centaines de milliers
de dollars (par université !) pour de la surveillance d’examens en ligne.
J’arrête ici.
Je suis fatigué.
Pas stressé. Pas dépressif.
Juste en colère devant tant
d’incohérences.
Félix Leclerc disait que la
meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à ne rien faire.
Aujourd’hui, je lui répondrais que
la meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à travailler pour rien.
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