samedi 14 mai 2016

Réponse à Mario Asselin (JDM et JDQ) - Des développements !

Le 9 février dernier, je répondais sur ce blogue à un article de Mario Asselin du Journal de Montréal. Son texte intitulé Le plus gros mensonge de l'école québécoise avait provoqué chez moi une certaine frustration ! Question d'augmenter ma pression, cet article arrivait bon premier lors du classement de ses publications les plus populaires de 2015.

Monsieur Asselin faisait alors l'éloge d'un certain philosophe allemand du nom de Richard David Precht. Ainsi, l'ensemble de son argumentation douteuse reposait sur les affirmations de son idole européenne...

Aujourd'hui, je suis fort heureux, car une réflexion du prof Normand Baillargeon vient appuyer mon texte d'opinion en réponse à l'article de monsieur Asselin.


Bref, les spécialistes de la chronique ne sont pas toujours des références en éducation...


Voici le lien : Une autre légende pédagogique... (5 mai 2016)


Bonne lecture !


À vous aussi monsieur Asselin ;)


dimanche 8 mai 2016

Réponse au DG de la CS des Premières-Seigneuries

Le 29 avril dernier, je recevais, de la part de la direction d'école de mes enfants, une note importante de la Direction générale de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries.

Le lendemain, le journal Le Soleil publiait un article intitulé Les enseignants de la CS des Premières-Seigneuries gagnent une première bataille. Cet article rapportait les mêmes propos de monsieur Serge Pelletier, directeur général de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries.


Voici ma réponse :


À titre de père de trois enfants fréquentant une école de la Commission scolaire des Premières-Seigneuries, j’ai lu votre déclaration dans le journal, mais aussi dans le communiqué envoyé par votre organisation à tous les parents.

Selon vous, «dans ce dossier, la priorité de notre commission scolaire a toujours été de favoriser la réussite des élèves en leur assurant le maximum de temps d'apprentissage de qualité, particulièrement pour ceux à risque et en difficulté d'apprentissage. Notre conviction profonde, c'est que chaque jour de classe peut faire la différence pour la réussite des élèves.» Devant tant de vertu de votre part, j’aime à penser que mes enfants fréquentent une organisation exceptionnelle.

Néanmoins, je dois avouer que tout cela m’inquiète vivement. Vos propos soulèvent quelques interrogations. Si je comprends bien, vos employés ne partagent pas la même conviction que la vôtre ? Les enseignants ne considèrent pas la réussite des élèves comme une priorité ? Est-ce bien là l’évaluation que vous faites de votre personnel ? J’ose maintenant espérer que mes enfants réussiront à sortir indemne de cette menace pédagogique.

À titre d’enseignant, j’ai une lecture légèrement différente de la situation. Je crois que nous devons prendre les moyens nécessaires afin de favoriser la réussite des élèves non pas à l’aide d’un dossier spécifique, mais grâce à l’ensemble de nos actions. Une chose est certaine : nous réussirons si nos enfants fréquentent une école où la direction et les enseignants fondent leurs interventions éducatives sur les données probantes et les pratiques exemplaires en éducation. Comme le disait B. Rosenshine : «Show me the data !»

En parcourant la littérature scientifique, il est facile de trouver plusieurs problèmes beaucoup plus urgents à régler que la reprise de quelques jours de grève. Vous voulez des exemples ?

D’abord, selon Égide Royer (2016), «les interventions préventives dans les excellents réseaux scolaires reposent sur des liens fonctionnels établis, entre autres, entre les garderies et les écoles. De plus, on y effectue un suivi systématique des lecteurs débutants. Du personnel spécialisé intervient rapidement auprès de ceux qui présentent des difficultés. On ne laisse pas les jeunes prendre du retard. L’enseignement explicite est privilégié.»

Ensuite, selon le rapport d’un comité d’experts (2014), «dans les États où existent des commissions scolaires, les résultats des élèves s’améliorent particulièrement quand les élus et le personnel s’engagent dans des formations continues portant sur la réussite scolaire et orientent leur action vers cet objectif. Dans tous les cas, une bonne synergie entre le personnel enseignant et la direction d’établissement contribue à la réussite des élèves en créant dans l’école un climat propice à la persévérance scolaire.»

Les résultats des élèves s’améliorent aussi «lorsque la direction générale donne aux directions d’école des buts à atteindre, mais leur laisse le pouvoir de décider des moyens à mettre en place tout en leur fournissant les ressources nécessaires

Également, «le comité observe qu’au Québec, le nombre de projets particuliers sélectifs continue d’augmenter alors que, parallèlement, on fait la promotion de l’intégration des jeunes en difficulté ou handicapés en classe ordinaire, ce qui entraîne un déséquilibre dans la composition des groupes.»

Je pourrais poursuivre longuement cette série d’exemples. J’inviterais donc l’employeur et le syndicat à s’entendre sur plusieurs sujets primordiaux et à unir leurs forces. Ils deviendraient ainsi la référence au Québec. Un modèle à suivre quant à la lutte au décrochage et à la valorisation de l’éducation.

À ce propos, je médite régulièrement cette citation de Jean Béliveau : «un gagnant sait pourquoi se battre et quand céder à un compromis. Un perdant cède à un compromis quand il ne faut pas le faire et se bat pour quelque chose qui n’en vaut pas la peine.»

Ma conviction profonde, monsieur Pelletier, c’est que le jour où le patronat et le syndicat travailleront ensemble à la réussite du plus grand nombre, il y aura enfin une lueur d’espoir.

 

 

 



jeudi 5 mai 2016

L'école obligatoire jusqu'à 18 ans ... Une bonne idée ?

La semaine passée, la CAQ proposait de rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. À ce propos, vous pouvez lire l'article du journal Le Soleil intitulé École obligatoire jusqu'à 18 ans : tous contre Legault



D'emblée, je vous confirme que je ne suis pas un partisan de la CAQ. Néanmoins, il faut admettre que monsieur Legault dispose d'un excellent porte-parole en matière d'éducation en la personne de Jean-François Roberge. Ce député est probablement le seul à s'intéresser réellement à l'éducation et à comprendre l'importance de certains enjeux.



En fait, je partage entièrement l'avis que le Québec doit rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Afin d'appuyer ma position, je vous citerai simplement quelques extraits du pertinent mémoire d'Égide Royer présenté à la Commission de la culture et de l'éducation en janvier dernier :



"La priorité en éducation au Québec n'est pas, à mon avis, de modifier l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires mais bien de reconnaître, tout d'abord, l'éducation comme la plus importante mission de l'état et de se donner ensuite un plan global de la réussite scolaire, basé sur les données probantes et les pratiques exemplaires.



Néanmoins, si la décision gouvernementale est malgré tout d'apporter d'abord des modifications législatives avant de mettre en œuvre un plan global de la réussite scolaire, cinq mesures me semblent absolument essentielles."



La quatrième mesure proposée par le professeur Royer est la suivante :



"Une société doit exprimer clairement des attentes élevées en ce qui a trait à la réussite scolaire et à l'importance de l'éducation. La Loi de l'instruction publique doit être modifiée pour rendre la fréquentation scolaire obligatoire jusqu'à 18 ans ou l'obtention d'un des diplômes du secondaire. Pour qu'un élève puisse abandonner l'école avant cet âge, ses parents devraient faire une demande au Ministre afin d'obtenir une dérogation à cet effet.



Les pays où les jeunes réussissent le mieux à l'école sont ceux qui, entre autres, expriment des attentes élevées, maintiennent un haut sens des responsabilités quant aux résultats et considèrent l'éducation comme l'élément le plus important de leur histoire actuelle et de leur avenir."


Bref, il est triste de constater qu'une proposition intéressante qui mérite d'être discutée intelligemment soit balayée du revers de la main. Pour quelles raisons au juste ? À des fins partisanes ou encore parce que nos élus ne connaissent rien à l'éducation ?



Je crois que l'Assemblée nationale n'est que le pâle reflet de notre société. La plupart des gens pensent être des spécialistes de l'éducation. La réflexion simpliste est la suivante : "j'ai fréquenté l'école et j'ai des enfants qui fréquentent l'école, je comprends donc l'éducation. De ce fait, mon hypothèse est valide." Malheureusement, il n'en est rien.


Les grands enjeux en éducation nécessitent des connaissances scientifiques nettement supérieures à la moyenne, une formation appropriée et une solide expérience. Il faut plus qu'un "j'pense que" de la part d'un quidam ...



























lundi 2 mai 2016

capsule pédagogique : les coûts du décrochage

Notre système scolaire crée de l'échec. Est-ce que la compétition entre les écoles privées et les écoles publiques permet réellement de faire des économies ?  Quel est le coût réel du décrochage au Québec ?


Aujourd'hui, je vous propose une capsule pédagogique qui examine ces questions. Afin de comprendre les enjeux de ce débat, il faut mettre cette capsule en lien avec les références disponibles sur ce blogue.