Le 4 juillet dernier, le ministre de l'Éducation a publié une lettre dans les principaux quotidiens du Québec. Ce message s'adressait aux enseignantes et enseignants.
En cette rentrée scolaire, voici ma réponse au ministre :
Cher monsieur Proulx,
La fin de mes vacances me donne
l’occasion de vous répondre. Je vous remercie pour vos bons vœux. J’ai
effectivement passé un excellent été en compagnie de mes trois enfants et de ma
conjointe, aussi enseignante au secondaire.
« Des élèves qui
réussissent, ça fait des profs heureux » vous a dit une
enseignante. Je tiens à vous dire qu’il doit y avoir une pléiade de profs
très heureux à l’école privée. Un constat similaire peut se faire quant aux enseignants
qui travaillent dans des programmes sélectifs à l’école publique. En voilà du
bonheur… Ah ! J’oubliais ! Il y a aussi les enseignants des classes dites
« régulières ». J’ai beau faire preuve de jovialité, il me semble que
la proportion de profs heureux chute radicalement dans ce cas.
De mon côté, je souhaite que
cette dernière session parlementaire vous ait permis de constater l’ampleur de
la tâche qui vous attend. J’espère que
vos vacances vous ont également permis de vous ressourcer. L’école publique est
en déroute et vous aurez besoin de beaucoup d’énergie afin d’améliorer
substantiellement notre système d’éducation.
Votre tâche est de faire en sorte
que ce système d’éducation devienne l’un des plus performants au monde. À ce
propos, l’Ontario nous démontre que la volonté politique est un ingrédient
essentiel à l’atteinte de nos objectifs quant à la réussite scolaire.
Vous affirmez dans votre lettre
que je peux compter sur vous. Excellent ! Je désire des changements
significatifs au système. Je veux un projet qui ne soit ni politique, ni patronal, ni syndical. Ce projet doit se créer
à l’aide de décisions fondées sur les données probantes… Ce que personne ne
semble capable de faire dans ces trois milieux, intérêts obligent. Ce qu’il
faut autour de votre table, ce sont des gens de jugement et non d’allégeance.
Vous
avez annoncé que le Québec se dotera l’an prochain d’une politique sur la
réussite éducative, après la tenue de consultations à l’automne. Je vous
cite : « C’est à cette occasion que nous déterminerons ensemble les
actions à mettre en œuvre pour l’avenir. Je tiens à ce que vous participiez aux
choix que nous aurons à faire, à l’instar des autres acteurs du milieu de
l’éducation et des concitoyens. Je veux connaître vos préoccupations et je vous
assure de mon engagement. »
C’est donc avec grand plaisir que j’accepte votre
invitation. En quête du bonheur professionnel, j’aspire à être un prof heureux.
Au plaisir de vous croiser cet automne.