dimanche 7 mai 2017

Histoires d'extraterrestres

Les extraterrestres du système de l'éducation au Québec sont souvent les premiers à nous faire la morale et à nous expliquer comment nous, enseignants, sommes sur une autre planète... Et ça m'exaspère mes amis !

En guise d'introduction, je vous laisse mon texte de cette semaine :


Ensuite, en lien avec l'évaluation, je vous suggère le billet de mon collègue du Blogue des profs, Éric Tremblay, enseignant au primaire :


Je vous propose également de lire ce commentaire de Sébastien Gamache (enseignant à la Commission scolaire de Kamouraska) à la suite de mon texte sur les martiens. Voici sa réponse :

"À tous ceux, particulièrement les parents de Montréal, qui voulaient un retour aux bulletins chiffrés, ce "maquillage" vous appartient en grande partie.
"Trop compliqué!" "Trop dur à comprendre!" "Je veux des chiffres!"
Pendant 10 ans, les parents se sont plaints qu'ils ne comprenaient pas le bulletin de leurs enfants. Le bulletin reflétait le cheminement des enfants sous la forme de lettre et d'explications.
C'était probablement trop de lecture pour certains parents de s'intéresser à l'éducation de leurs enfants.
Au primaire et au premier cycle du secondaire, un enfant n'a PAS besoin de savoir qu'il est un perdant, un looser (y voir un moins que 60%). Il n'a besoin que de sentir qu'il n'a pas encore ce qu'il faut pour passer au niveau supérieur et qu'il doit faire plus d'efforts sur certaines notions afin de les maîtriser.
Ce fameux 60% n'est qu'une farce.
Qu'un enfant soit à 58%, à 60% ou à 62%, quelle est la différence? Pour l'enfant lui-même, il y a une ÉNORME différence. À 60%, il est capable. À 58%, soit un maigre et insignifiant 2%, il est un bon à rien.
Il a pourtant seulement 2% entre 60% et 62%. Alors pourquoi l'élève ayant 60% ne se trouve-t-il pas si mauvais, mais similaire à celui qui a 62%? Tout simplement parce que ces balises numériques n'ont pas leurs raisons d'être avec des enfants!
Pourquoi un enfant est-il en droit de changer de niveau parce qu'il a 2% de plus qu'un autre? Il n'est PAS meilleur!!! C'est que nous DEVONS mettre des balises. Donc, pourquoi pousser un enfant à 58% vers le haut? Parce que souvent, il n'y a pas de différence entre les COMPÉTENCES de ces deux enfants.
Sérieusement, comme employeur, prendriez-vous un employé qui n'est capable que de faire 60% de la job?
Comme la réponse est non, pourquoi alors laisse-t-on passer les élèves à 60%? Parce qu'ils sont en APPRENTISSAGE.
Et donc, en apprentissage, devrions-nous utiliser des chiffres et des nombres afin de stigmatiser les élèves entre les 2 catégories suivantes: Compétent (Plus de 60%) / Incompétent (moins de 60%) ?
NON, NON, NON et NON.
Donnez les moyens à ceux qui apprennent à nos jeunes, c'est-à-dire les enseignants, de faire leur travail et laissez-leur le verdict final sur la compétence d'un enfant. Après tout, n'est-ce pas les enseignants qui les côtoient, les instruisent et les évaluent?
Ne laissons pas quelqu'un décider de l'avenir d'un enfant, parce qu'il croit que connaître 60% fait de lui un intervenant compétent en enseignement."

Par contre, contrairement à M. Gamache, je ne lancerai pas la pierre aux parents de Montréal. En effet, j'aurais plutôt tendance à dire que l'ancien premier ministre, Lucien Bouchard, a signé l'arrêt de mort des bulletins "réforme" lors d'une entrevue en 2000 en disant qu'il prônait le retour des bulletins chiffrés. (Bulletins scolaires : Lucien Bouchard les préfère "à l'ancienne")

Enfin, je vous laisse le lien vers une entrevue de Sébastien Bovet avec le ministre Proulx (environ les 10 premières minutes) puis avec André-Sébastien Aubin, professeur au Département d'éducation et pédagogie à l'UQAM :


Le segment avec le professeur Aubin vaut la peine d'être écouté.

À la prochaine, mes amis martiens.


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