La semaine passée, la CAQ proposait de rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. À ce propos, vous pouvez lire l'article du journal Le Soleil intitulé École obligatoire jusqu'à 18 ans : tous contre Legault
D'emblée, je vous confirme que je ne suis pas un partisan de la CAQ. Néanmoins, il faut admettre que monsieur Legault dispose d'un excellent porte-parole en matière d'éducation en la personne de Jean-François Roberge. Ce député est probablement le seul à s'intéresser réellement à l'éducation et à comprendre l'importance de certains enjeux.
En fait, je partage entièrement l'avis que le Québec doit rendre l'école obligatoire jusqu'à 18 ans. Afin d'appuyer ma position, je vous citerai simplement quelques extraits du pertinent mémoire d'Égide Royer présenté à la Commission de la culture et de l'éducation en janvier dernier :
"La priorité en éducation au Québec n'est pas, à mon avis, de modifier l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires mais bien de reconnaître, tout d'abord, l'éducation comme la plus importante mission de l'état et de se donner ensuite un plan global de la réussite scolaire, basé sur les données probantes et les pratiques exemplaires.
Néanmoins, si la décision gouvernementale est malgré tout d'apporter d'abord des modifications législatives avant de mettre en œuvre un plan global de la réussite scolaire, cinq mesures me semblent absolument essentielles."
La quatrième mesure proposée par le professeur Royer est la suivante :
"Une société doit exprimer clairement des attentes élevées en ce qui a trait à la réussite scolaire et à l'importance de l'éducation. La Loi de l'instruction publique doit être modifiée pour rendre la fréquentation scolaire obligatoire jusqu'à 18 ans ou l'obtention d'un des diplômes du secondaire. Pour qu'un élève puisse abandonner l'école avant cet âge, ses parents devraient faire une demande au Ministre afin d'obtenir une dérogation à cet effet.
Les pays où les jeunes réussissent le mieux à l'école sont ceux qui, entre autres, expriment des attentes élevées, maintiennent un haut sens des responsabilités quant aux résultats et considèrent l'éducation comme l'élément le plus important de leur histoire actuelle et de leur avenir."
Bref, il est triste de constater qu'une proposition intéressante qui mérite d'être discutée intelligemment soit balayée du revers de la main. Pour quelles raisons au juste ? À des fins partisanes ou encore parce que nos élus ne connaissent rien à l'éducation ?
Je crois que l'Assemblée nationale n'est que le pâle reflet de notre société. La plupart des gens pensent être des spécialistes de l'éducation. La réflexion simpliste est la suivante : "j'ai fréquenté l'école et j'ai des enfants qui fréquentent l'école, je comprends donc l'éducation. De ce fait, mon hypothèse est valide." Malheureusement, il n'en est rien.
Les grands enjeux en éducation nécessitent des connaissances scientifiques nettement supérieures à la moyenne, une formation appropriée et une solide expérience. Il faut plus qu'un "j'pense que" de la part d'un quidam ...
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